Nocturne.
Ni pourquoi, ni comment.Sur le fenetre immaculée ouverte sur le bureau, les mots me montent aux lévres, je les tranferts sur la page electronique pour toi, ma femme chimérique; mére putative de ma névrose pourrie, nourrie depuis tant de cycles avec des provendes chimiques.Posé sur la pharmacie, un plein carton de molécules, qui font désormais corps avec mon corps, dans mes veines,mon sang, dans mon liquide céphalo_rachidien, dans mes sucs, dans ma lymphe et parmi toutes mes humeurs ,que l'armée de molécules a mission de stabiliser, de pacifier, pour mettre fin à la guerre qui en moi fait rage. Sublimation Herr Doktor:Ceci est mon corps; ceci est mon sang:mangez! buvez! enzymes, créatures chimio-thérapiques qui me maintenez en vie; moi le consumériste , le tonneau des danaides, des curatives inventions, de la nouvelle pensée magique:Par le saint-sacrement de la marchandise tous les corps seront sauvés.Surtout les corps en bonne santé.Dans cette nuit immobile, où je reve que je créve etoù je suis en vie, avec la certitude que le cauchemard prendra fin , à mi chemin du chant du grillon immortel-inusable transmetteur connecté aux mystéreieuses fréquences qui ondulent sous les étoiles- et de la voix ineffable de la vérité, qui résonne sur sur la scéne de l'opéra baroque et déglingué de l'orient mythique,frére ainé de l'occident technologique, dans le carnaval permanent de l'Histoire; la parole vraie qui résonne pour tant de supplices ignorés,tellement de larmes ravalées; en tendant bien l'oreille à ma mémoire, je revois se graver, lettre aprés lettre,Le Nom de la réalité sur le dome des cieux qui envellopait les alpes de haute provence, cette nuit, où contemplant le semis d'étoiles, du tréfonds de mon esprit paniqué ,se projeta sur la voute céleste ,incrusté de pierreries, la matrice alphabétique, le Vivant talisman contre la démence, sans quoi je serais tombé comme une pierre dans le puits de la folie; pendant que ce cher vieux Balzac, si plein d'amour et d'expérience,qu'il semblait antipathique au petit égo incendiaire de ma jeunnesse, me répétait avec ces accents si beaux, si fraternels, que l'inquiétude suscite dans la bonté:" ce n'est rien! c'est normal! ce n'est rien! c'est normal..."
C'est normal, si j'ai cru te retrouver, pour mieux te perdre, toi la licorne, qui pasalmodiait le nom de ton étalon,quelques temps aprés cette nuit pluvieuse en janvier , où chez Anne et Clément,la premiére fois où- ton duffle-coat trempé retiré ,la capuche otée m'offrant la lumiere de ta révelation- tu m'apparus telle une parure sortie de son écrin...En observant à la dérobée ton regard en fete, la paire de soleils bleus plissés par le rire, sour l'arc de tes sourcils,dansces lendemains de fetes qui suivaientvos rites festifs, où j'étais le cousin monothéiste, convié à la table constellée des célebrations autochtones,je me suis dit, pendant que les coupes que j'enfilais ne parvenaient nia calmer le battement de mon coeur, ni a redonner de la salive à ma langue séche tel un buvard; je me suis dit
, avec cet à propos ridicule des poétes, qui là où il faudrait du fric, du culot,et un corps d'ange sexué, n'ont rien d'autre que des mots pour se défendre contre la beauté:" le pére Noel a une fille, elle se nomme étoile des neiges..."Mille ans aprés cette miévre pensée, je comprends que mon affaire etait entendue: là où tu attendais l'assurance du turgescent conquérant, j'amenais la guimauve des sentiments, qui se délaya en purée de maladresse, quand la princesse, sans rien lui dire,juste avec justela dureté du regard ,redevenu etranger , fit comprendre au patre bredouillant d'amour, que l'étreinte partagée dans le foin, parmi les fleurs sauvages,n'était qu'une dérogation à son étiquette,le protocole personnel, quilui commandait de tenir son rang, pour ne pas déchoir de sa qualité de gibier supérieur, résérvé aux grands chasseurs, aux beaux parleurs, qui liment en rimes, aux frimeurs, aux enculeurs sans préliminaires, qui résevent la palabre pour meubler les silences post-orgasmiques...
A present que le soulier de verre de Cendrillon est devenu un sex-toy, moi je subsiste dans mon charnier natal chéri...Je n'en suis plus jamais sorti que comme ca , avec ces bouteilles jétes à la mer,la mer pleine de noyés, qu'on voit danser le long des golfs clairs.. Anne m'avait dit d'ouvrir les yeux, comme un couteau, pour ne plus me laisser prendre en traitre par les illusions...Les illusions, je neles ai meme pas menacer, un matin, comme ca , elles sont parties, sans m'avertir, les illusions; elle devaient se dire que j'avais eu mon compte d'illusions...les illusions...Les illusions , elle sont parties voir ailleurs, posséder de nouveaux candides; alors que des Pangloss la Terre ne désemplit pas; mais est vrai qu'il en faut de l'optimisme, pour vivre sur la meme planéte que toi...