JOUR DE L'AN
Le jour est plein de bombes. Le ciel pur et dur sur la bacchanale urbaine ;seul le ciel perdure pendant que je marche vers l’Est avec tous les autres pèlerins qui ont perdu la boussole. C’est la parade des gens qui ont perdu le nord. La conscience coincée dans sa boite crânienne n’en sortira jamais ,même en taxi ,autour de quoi la mort est en maraude. Le prévôt roule des mécaniques ,en lorgnant sur Aisha qui ,tel un plateau d’argent,tient son innocence en équilibre sur des talons aiguilles ;pendant que dans le port des bateaux les cornes de brume mugissent, tels des monstres marins à l’arrêt, dans la baie ,d’où ils saluent la mort d’une nouvelle année.Le comput du temps.C’est dur de durer.Que deviendrais je sans les mots formés dans le ciel, par les nuages du Poéte, qui de ses mains transis souffle des baisers vers l’horizon, où nous attend un avenir radieux truffé d’acier tranchant,avec l’orage qui couve déjà dans les tasses de café et l’horreur qui crie sur tous les toits de la ville, où la vérité circule sans papiers.La sagesse est en solde, imprimée entre les ligne alors que la vieillesse serre les dents devant les fruits doux de la jeunesse.Dans la ville , la vie en crue déborde sur la chaussée, où les automobilistes cédent le pas aux pietons de la destinée..J’ai vécu comme j’ai pu ;j’ai aimer comme s’aiment des aveugles ; plongée dans la nuit des sentiments ;moi aussi on m’a aimer comme un objet trouvé ,qui a su très tôt qu’il était trop tard. Il y’a des signes qui ne trompent pas. Car le Maktub est fidèle et polygame. Allez une dernière pour la route, où tous les trois ou quatre pâtes de maisons, se succèdent les mendiantes qui tendent les mains au passage du chrome acéré des 4x4 ,qui passent tels des chars romains, fendant leur chemin dans la chair vive de la plèbe, sur quoi la pluie reviendra rincer la sueur le sang et les larmes .Il n’y a plus de désolation ; il n’y a plus que de l’information à destination de la postérité.