bestiaire
.Quand je ne trouve rien à te dire, tu es encore là, dans ma bouche, sur le bout de ma
langue; mais est ce toi qui est là avec ton air de violoncelle usé, de lyre désaccordée ou
cette nostalgie, qui me fait prendre des vessies pour des lanterne,depuis le temps où le
romanesque ,trés attardé, regardait telle une licorne, cette jeune femme ,trés avancée ,qui
savait si bien se mettre au diapason du rut de ses amants, qui devait l'avoir dure comme la
corne de rhinocéros, pour lui faire croire aucontes de fée...Rassure toi, sans me vanter,
depuis le temps que j'ai compris qu'il ne faut jamais etre à court de fables vibrantes,
passionnées ,qu'il faut savoir répéter, sans se lasser ,usant de la langue qui danse dans
le palais,comme d'un organe infatigable, jusqu'à ce que l'auditrice demande grace, je suis
devenu un conteur trés éxpérimenté...Est celà, ou plutot n'est ce pas la triste vérité qu'il
n'aurait vraiment que celà, pour accorder les etres, qui me pousse, incurable gogo, a
poursuivre cette rédaction ,que je fais trainer depuis 40 ans, alors que la prof de francais
a ramasser les copies, en déménageant vers l'au-delà, avec sa pile d'ouvrage, sa serviette
en cuir noir et cet air de perpétuelle adolescente, coiffé de cette paire de lunettes,dont
j'aimerais tant qu'elle soit comme un bandeau noir, posé sur ma mémoire, afin que mes yeux
restent secs quand j'entends " where are all the flowers gone"...Est ce vraiment toi et ton
indifférence tellement humaine qui me servez encore d'aiguillon pour que je sortes du
silence, ou n'est ce pas plutot le temps perdu, ce pléonasme,qui de moi tire des mots pour
combler le vide que le temps laisse dérriere lui quand il est passé?En t'adressant surtout à
toi meme qui, comme tous "les autres-nous-meme", a payer le tribut,la dime de chagrin que la
vie exige de chacun, pour qu'au delà d'une certaine limite notre ticket ne soit plus
valable; en t'adressant à toi quand tu parlais à moi, tu dis " à peine apprend t'on à vivre
qu'il est déja trop tard"...Quelle belle formule! tu ne trouves pas?pour me dire que toi
aussi tu t'est égarée, pendant que moi je n'en finis pas d'errer, dans cette ville, que
j'arpente depuis si longtemps comme un labyrinthe, repassant par les memes artéres ,
engorgées par la marée automobile qui n'est jamais redescendue; les memes rues incrustées
par les caillots de l'ennui, de la foule déprimée, de l'espoir réprimé et des beau salauds,
qui se sont tant primer, que leur palmarés me fait regretter d'étre dépourvu du géne de la
crapule; bien que la bete en moi vit , palpite... elle attend son heure la bete, elle sait
que l'ange est si vite usé...Mais toi la belle, la bete elle te pose des problemes? non,
hein? oui, c'est vrai j'oublie toujours que pour les uns tu fais la belle et pour les
autres...